La violence de Squid Game peut-elle endommager l’âme ?

SQUID GAME - la série la plus populaire actuellement sur Netflix

La violence de Squid Game peut-elle endommager l’âme ?

La violence de Squid Game peut-elle endommager l’âme ?

La violence de Squid Game, la série la plus populaire actuellement sur Netflix, peut avoir une influence néfaste sur les âmes sensibles, en particulier celles des enfants.

Tout le monde en parle. Au bureau, entre amis et même dans les cours de récrés. Squid Game aurait officiellement atteint les 111 millions de téléspectateurs, selon Netflix. Ce qui fait d’elle la série la plus regardée à son lancement de tous les temps. Cette production sud-coréenne raconte l’histoire de centaines de personnes endettées qui acceptent de participer à des jeux d’enfants. C’est en réalité un immense jeu de survie où les perdants trouvent la mort de manière aussi grotesque que sanglante. Squid Game est déconseillée au moins de 16 ans. Pourtant, la série est très populaire auprès des collégiens voire d’enfants encore plus jeunes. La production prédit même que beaucoup se déguiseront en personnages de la série pour Halloween.

Depuis quelques temps, plusieurs écoles ont enjoint des parents de faire attention à ce que regardent leurs enfants. Le cas d’une école primaire en Belgique, où les enfants répliquaient les jeux de Squid Game dans la cour de récréation, a interpellé bon nombre d’internautes ces dernières semaines. « Les enfants jouaient dans la cour, et soudain une petite fille s’est mise à pleurer », explique Sabrina Caci, la directrice de l’établissement. « Les enseignants se sont inquiétés et c’est là que la fillette a dit qu’elle avait joué à 1, 2, 3 soleil et qu’elle avait reçu un coup au visage. »

La plupart des enseignants a pris la situation au sérieux. Si Squid Game explore des thèmes intéressants comme la lutte des classes, ce n’est pas ce qui attire l’œil des enfants. Ils se focalisent sur l’aspect « jeu », mélangé avec celui de « violence ».

Pour la Journée Mondiale des Communications Sociales de 1995, saint Jean Paul II s’est adressé aux catholiques à ce sujet.

Comme tous les moyens de communication sociale, le cinéma qui a, certes, le pouvoir et le grand mérite de contribuer au développement culturel et humain de l’individu, peut, d’autre part, étouffer la liberté, surtout des plus faibles, lorsqu’il déforme la vérité. Il devient comme un miroir de comportements négatifs, quand, pour « susciter des émotions violentes afin de stimuler l’attention » du spectateur, il propose des scènes de violence et de sexe qui offensent la dignité de la personne.

Selon le saint pape, cet excès volontaire de violence ne peut être reconnu comme expression artistique libre. La violence dans les médias est déroutante pour un jeune esprit qui ne différencie pas encore bien la réalité et l’imaginaire. Un enfant peut facilement imiter et percevoir comme normal ce qu’il voit à l’écran.

Mais les effets néfastes ne sont pas limités aux enfants. L’exposition constante à la violence est dégradante pour la société entière. Les jeunes et les personnes sensibles y sont particulièrement vulnérables. La violence extrême abîme aussi les relations humaines, nourrit les comportements antisociaux et affaiblit la fibre morale de la société. La spiritualité ne peut s’épanouir si elle est constamment exposée à une telle violence. Squid Game en regorge amplement. Il serait faux de présumer se croire immunisé face à ce phénomène.

  • Philip Kosloski - Publié le 19/10/21 sur Aleteia