Les enfants, victimes les plus vulnérables de la pandémie

Rapport et recommandations de la commission vaticane

Les enfants, victimes les plus vulnérables de la pandémie

Les enfants, victimes les plus vulnérables de la pandémie

Commission vaticane Covid-19  - DÉCEMBRE 22, 2021

DICASTÈRE POUR LE SERVICE DU DÉVELOPPEMENT HUMAIN INTÉGRAL

Les victimes les plus vulnérables de la pandémie

La pandémie de Covid-19 a fait basculer d’innombrables enfants dans une pauvreté extrême et a laissé beaucoup d’entre eux sans parents ni proches veillant sur eux. Dans le monde entier, l’exploitation et la violence à l’égard des enfants se sont accrues, et l’accès aux établissements scolaires a été réduit ou suspendu. Les gouvernements, les organisations de la société civile et l’Église doivent s’unir pour soulager les souffrances croissantes des enfants les plus vulnérables.

  1. Situation

Une génération d’enfants subit de plein fouet les conséquences économiques, sanitaires et sociales de la pandémie de Covid-19. L’augmentation soudaine de la pauvreté extrême dans le monde, l’insécurité alimentaire croissante et les mesures publiques de confinement ont mis les ménages à rude épreuve. La pandémie de Covid-19 frappe rapidement, laissant aux familles et aux communautés peu de temps pour se préparer au décès ou à la maladie de longue durée des parents et du personnel soignant veillant sur eux. Le nombre des cas de violence, d’abus et d’exploitation des enfants signalés a fortement augmenté depuis le début de la pandémie. Les adversités que doivent supporter les communautés les plus pauvres sont démesurées.

Il est de plus en plus reconnu que la garantie et la protection des droits des enfants peuvent favoriser le développement économique et social à long terme. Les enfants qui vivent dans un environnement protecteur et stimulant ont plus de chances de s’épanouir pleinement et sont moins susceptibles de tomber dans la pauvreté. Ils risquent moins d’avoir des problèmes avec la justice et de connaître des problèmes de toxicomanie ou de santé mentale. Le Covid-19 ressemble à d’autres problèmes humanitaires dans la mesure où les chocs subis par les enfants et les ménages touchés ont été profonds, mais dans ce cas précis, les chocs sont d’envergure mondiale. Les pays à faible, moyen et haut revenu ont été touchés, en particulier les pauvres et les vulnérables.

- D’ici le 30 septembre 2021, on estime que plus de 5 millions d’enfants auront perdu un parent, un grand-parent ou un proche veillant sur eux à cause du Covid-19. [1] Cela signifie qu’un enfant perd un parent ou un proche toutes les 12 secondes. Des estimations prudentes suggèrent qu’au cours des prochaines années, des millions d’enfants supplémentaires subiront ces pertes et seront exposés à un risque accru de pauvreté, de perte de soins familiaux, de placement dans des orphelinats et d’accès réduit à l’éducation. [2]

- Les enfants sont confrontés à une forte augmentation de la pauvreté des ménages, qui devrait se poursuivre en 2021 dans les pays à faible revenu. [3] Après des décennies de réduction de la pauvreté, le Covid-19 a plongé 150 millions d’enfants dans la pauvreté. Pour la première fois depuis des décennies, le nombre d’enfants victimes du travail a augmenté, atteignant 160 millions. [4]

- L’insécurité alimentaire croissante nuit à un grand nombre d’enfants. En 2020, les 6 à 7 millions de nouveaux cas de malnutrition aiguë chez les enfants de moins de 5 ans ont entraîné la mort d’environ 10 000 d’enfants par mois, dont 80 % en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud.[5]

- Les enfants subissent d’importants retards dans leur éducation. Plus de 168 millions d’enfants ont manqué une année scolaire entière au cours des douze premiers mois de la pandémie, et beaucoup d’autres ont vu leur scolarité réduite ou en distanciel.[6]Cela entraînera une perte de revenus futurs estimée à 10 000 milliards de dollars US pour cette génération, à laquelle s’ajoutent les pertes économiques supplémentaires dues aux fermetures d’établissements d’éducation de la petite enfance.[7]

- Les enfants sont beaucoup plus exposés à la violence et à l’exploitation. Les services de prévention et de réponse à la violence ont été interrompus pour 1,8 milliard d’enfants. [8]Le secrétaire général de l’ONU a exprimé son inquiétude face à une «horrible flambée mondiale de la violence domestique» due au Covid-19, les appels aux lignes d’assistance téléphonique augmentant de manière significative dans certains pays.[9]

- Les filles sont exposées à d’énormes risques. Quelque dix millions de filles risquent d’être mariées de force à cause de la pandémie, et de nombreux rapports font état d’une recrudescence des grossesses chez les enfants.[10]

- Les enfants immunodéprimés ou handicapés sont particulièrement vulnérables au Covid-19. Ce risque est plus élevé pour les enfants placés dans des établissements de soins collectifs.[11]

  1. Analyse

Déjà, avant la pandémie, « les institutions économiques ainsi que les programmes sociaux qui permettraient aux plus pauvres d’accéder régulièrement aux ressources de base ne se mettaient pas en place assez rapidement » (Laudato Sì, 109). Avec le début de la pandémie, « notre monde a été contraint d’affronter une série de graves crises socio-économiques, écologiques et politiques liées entre elles » (Pape François, 7 avril 2021). L’impact sur les enfants a été particulièrement profond. Jésus « s’identifie spécialement aux plus petits», et « ceci nous rappelle que nous tous, chrétiens, sommes appelés à avoir soin des plus fragiles de la terre» (Evangelii gaudium, 209). Le « cri silencieux » des enfants pauvres devrait « trouver le peuple de Dieu en première ligne, toujours et partout, afin de leur donner une voix, de les défendre et de se solidariser avec eux devant tant d’hypocrisie et devant tant de promesses non tenues, pour les inviter à participer à la vie de la communauté » (Pape François, 15 novembre 2020).[12]

Les enfants qui perdent un parent ou un proche en raison de la pandémie devraient rester dans une famille dans la mesure du possible. L’Église reconnaît que les parents « ont le devoir d’aimer et de respecter leurs enfants comme personnes et comme fils de Dieu e ils ont à pourvoir, autant que faire se peut, à leurs besoins matériels et spirituels » (Compendium, 460). « La vie de famille est une initiation à la vie en société » (Compendium, 457). Les enfants qui perdent un parent ou la personne qui s’occupait d’eux, et qui ne peuvent pas être pris en charge par leurs proches, peuvent se tourner vers ceux qui peuvent « marquer leur générosité par l’accueil ou par l’adoption…Ils réalisent ainsi une précieuse fécondité spirituelle » (Compendium, 501). Les parents des « enfants ayant de graves difficultés » ne doivent pas être laissés seuls ! « Nous devrions les accompagner dans la difficulté, mais aussi leur offrir un moment de joie partagée… » (Pape François, 8 avril 2015). [13]

« Et quiconque accueille en mon nom un petit enfant comme celui-ci, m’accueille moi-même » (Mt 18, 5).

La violence contre les enfants est contraire au message de l’Évangile qui nous confie le soin et la protection des plus faibles et des sans défense(Lettre apostolique Motu Proprio).[14] « La course effrénée vers des gains rapides et faciles comporte aussi le développement d’aberrants fléaux tels que le trafic d’enfants, l’exploitation et l’abus de mineurs et, en général, la privation des droits inhérents à l’enfance entérinés par la Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant» (Pape François, 15 janvier 2017).[15]«En ce moment de réflexion, où nous cherchons à modeler notre action future et à donner forme à un agenda international post-Covid-19, nous devrions prêter une attention particulière au danger réel d’oublier ceux qui sont restés en arrière. Ils courent le risque d’être attaqués par un virus encore pire que le Covid-19 : celui de l’indifférence égoïste » (Pape François, 17 juin 2021). [16]

- Les enfants d’aujourd’hui sont le fondement de notre avenir.« Si les parents sont comme les fondements de la maison, les enfants sont comme les ‘‘pierres vivantes’’ de la famille» (Amoris Laetitia, 14). Les enfants qui sont nourris et protégés ont plus de chances de s’épanouir sur les plans physique, cognitif, affectif, social et spirituel. [17] Ils ont aussi plus de chances d’être scolarisés, d’obtenir de meilleurs résultats scolaires et d’avoir une meilleure santé tout au long de leur vie. Soutenir le bien-être des enfants aujourd’hui contribuera à réduire la pauvreté et les inégalités au fil des générations.

- Valoriser la prise en charge familiale. « Dès qu’ils naissent, les enfants commencent à recevoir en don, avec la nourriture et les soins, la confirmation des qualités spirituelles de l’amour. Les actes de l’amour passent à travers le don du nom personnel, la transmission du langage, les intentions des regards, les illuminations des sourires » (Amoris Laetitia, 172). De plus, « la famille, communauté naturelle au sein de laquelle s’expérimente la socialité humaine, contribue d’une manière unique et irremplaçable au bien de la société » (Compendium, 213). Nos efforts physiques et spirituels devraient se concentrer sur le renforcement de la capacité des familles à prendre soin de ces enfants, en particulier des pauvres.

Nos réponses à la vulnérabilité des enfants face à la pandémie doivent être holistiques. L’ensemble des besoins des enfants doit être pris en compte pendant la pandémie et au-delà. C’est la base du développement humain intégral. Quand les écoles du monde entier ont fermé en 2020, quelque 39 milliards de repas scolaires n’ont pas été servis, ce qui a entraîné une augmentation de la malnutrition des enfants.[18]L’aggravation de la pauvreté pendant la pandémie a augmenté la probabilité de mariage d’enfants, par exemple, comme moyen de soulager la pression financière en période d’incertitude économique.[19]«L’inégalité n’affecte pas seulement les individus, mais aussi des pays entiers, et oblige à penser à une éthique des relations internationales» (Laudato Sì, 51). Cette éthique inclut le devoir de maximiser nos efforts pour assurer en tandem la protection, les soins, la santé et l’éducation de chaque enfant, une approche qui réduira fondamentalement cette inégalité au fil du temps.

  1. Action

Aux décideurs politiques et à la société civile :

- Promouvoir la distribution équitable du vaccin Covid-19. Les effets néfastes du virus sur les enfants ne pourront être pleinement atténués que si la propagation du Covid-19 est limitée. Se faire vacciner est « un acte d’amour», « amour pour soi, amour pour sa famille et ses amis, amour pour tous les peuples » (Pape François, 18 août 2021). [20]

- Renforcer les systèmes qui favorisent la prise en charge familiale des enfants :le Covid-19 se déplace rapidement et laisse peu de temps aux familles pour se préparer. Tous les efforts devront être déployés pour éviter la séparation des enfants et pour que les parents survivants ou les familles d’accueil/ adoptives puissent s’occuper d’eux. Catholic Relief Services et ses partenaires ont lancé Changing the Way We Care, offrant aux gouvernements et à leurs partenaires des outils utiles afin que les enfants puissent rester dans leurs familles. [21]Les enfants en deuil doivent bénéficier d’un soutien psychosocial.

- Consacrer des dépenses budgétaires accrues à la protection des enfants. Les gouvernements devraient reconnaître combien la protection des enfants contre la violence, l’exploitation et la négligence peut contribuer à leurs objectifs à long terme en matière d’éducation, de santé et de réduction de la pauvreté. La protection des enfants est souvent une faible priorité et ne reçoit qu’un financement minimal de la part du gouvernement. [22] Les gouvernements devraient développer, renforcer et financer leurs systèmes de protection de l’enfance.

- Associer les transferts en espèces aux pays pauvres à des programmes complémentaires. Des études montrent que les transferts de fonds pour la protection sociale qui ciblent la pauvreté monétaire sont beaucoup plus efficaces lorsqu’ils sont associés à des programmes de protection sociale tels que le soutien psychosocial et la parentalité positive, qui s’attaquent aux obstacles non financiers importants auxquels les enfants et les familles pauvres sont confrontés. [23]

- Protéger les enfants victimes de traumatismes lors de la réouverture des écoles. De nombreux enfants qui réintègrent les écoles ont subi des traumatismes pendant le confinement, notamment des violences physiques et sexuelles. De nombreuses filles risquent de ne jamais retourner en classe en raison des difficultés spécifiques auxquelles elles sont confrontées. Les écoles doivent s’efforcer de répondre aux besoins des enfants traumatisés et d’aider les enfants confrontés à des obstacles en ce qui concerne l’accès et la participation à l’école.

Aux organisations ecclésiastiques :

- Les diocèses et les paroisses doivent être prêts à intervenir rapidement lorsque des familles sont touchées par le Covid-19. Comme le Covid-19 progresse rapidement, les paroisses peuvent mettre en place des équipes d’intervention rapide pour identifier de manière préventive les familles à risque, leur assurer des prières et des soins, les guider dans l’élaboration du deuil et les soutenir après la perte d’une personne de leur entourage. L’apparition soudaine de la pauvreté peut aggraver le risque qu’un enfant se sépare de sa famille.

- Garantir une prise en charge familiale sûre et enrichissante devrait être une priorité de l’Église. Les membres de la paroisse peuvent se mobiliser pour assurer que les enfants touchés par le Covid-19 soient pris en charge par des membres de leur famille. En cas de décès d’un parent ou de la personne qui s’occupe de l’enfant, les Églises peuvent également aider à identifier et à soutenir les proches qui s’occuperont de l’enfant, ou soutenir le placement en famille d’accueil ou l’adoption de l’enfant.

- Redoubler d’efforts pour trouver une famille pour chaque enfant. L’Union Internationale des Supérieurs Générales a lancé l’initiative Catholics Care for Children International, qui répond aux besoins d’environ 5,6 millions d’enfants placés dans des établissements catholiques. L’objectif est de trouver une famille aimante pour le plus grand nombre possible de ces enfants et d’assurer la transition entre les orphelinats et d’autres ressources communautaires telles que les garderies ou d’autres prestataires de services sociaux.

- Affronter directement la montée de la violence contre les enfants pendant le Covid-19. Les enfants sont l’avenir de l’Église. Les paroisses peuvent s’efforcer de réduire la banalisation de la violence contre les enfants au sein et en dehors de la famille. Elles peuvent créer des espaces sûrs où les enfants à risque peuvent recevoir des conseils et un soutien en tant que membres à part entière et appréciés de la communauté paroissiale. Ils peuvent également mettre en place des groupes de soutien formés de pairs afin de réduire l’isolement social des enfants et des jeunes pendant le Covid-19. Les relations positives entre parents et enfants peuvent être encouragées par des programmes de formation des parents dispensés en groupes et dans les foyers particuliers. Les Églises peuvent également identifier les enfants exposés à la violence et leur apporter un soutien direct ou créer un lien avec les programmes et services disponibles.

Cité du Vatican, 15 décembre 2021

[1] « COVID-19 Orphanhood Calculator ». Imperialcollegelondon.Github.Io, 2021, https://imperialcollegelondon.github.io/orphanhood_calculator/#/country/Global.

[2] « Children: The Hidden Pandemic 2021 ».Cdc.Gov, 2021, https://www.cdc.gov/coronavirus/2019-ncov/downloads/community/orphanhood-report.pdf.

[3] « 150 Million Additional Children Plunged Into Poverty Due To COVID-19, UNICEF, Save The Children Say ». Unicef.Org, 2021, https://www.unicef.org/press-releases/150-million-additional-children-plunged-poverty-due-covid-19-unicef-save-children.

[4] « Child Labour Figure Rises To 160 Million, As COVID Puts Many More At Risk ».UN News, 2021, https://news.un.org/en/story/2021/06/1093682.

[5] « Child Malnutrition And COVID-19: The Time To Act Is Now. ».Vol 396, no. 10250, 1869, https://doi.org/https://doi.org/10.1016/S0140-6736(20)31648-2.

[6] « Over 168 Million Children Miss Nearly A Year Of Schooling, UNICEF Says ».UN News, 2021, https://news.un.org/en/story/2021/03/1086232.

[7] World Bank.COVID-19 Could Lead To Permanent Loss In Learning And Trillions Of Dollars In Lost Earnings. 2021, https://www.worldbank.org/en/news/press-release/2020/06/18/covid-19-could-lead-to-permanent-loss-in-learning-and-trillions-of-dollars-in-lost-earnings. Accessed 14 Dec 2021.

[8] « Protecting Children From Violence In The Time Of COVID-19 – UNICEF DATA ».UNICEF DATA, 2021, https://data.unicef.org/resources/protecting-children-from-violence-in-the-time-of-covid-19-brochure/.

[9] « UN Chief Calls For Domestic Violence ‘Ceasefire’ Amid ‘Horrifying Global Surge’ ».UN News, 2021, https://news.un.org/en/story/2020/04/1061052; Petrowski, Nicole et al. “Violence against children during COVID-19: Assessing and understanding change in use of helplines. “Child abuse & neglect vol. 116,Pt 2 (2021): 104757. doi:10.1016/j.chiabu.2020.104757

[10] UNICEF

[11] Goldman, Philip S et al. “The implications of COVID-19 for the care of children living in residential institutions.” The Lancet. Child & adolescent healthvol. 4,6 (2020): e12. doi:10.1016/S2352-4642(20)30130-9

[12] « Messaggi Giornata Mondiale Dei Poveri | Francesco ».Vatican.Va, 2021, https://www.vatican.va/content/francesco/it/messages/poveri.html.

[13]  « General Audience Of 8 April 2015: The Family – 9. The Children (II) | Francis ».Vatican.Va, 2021, https://www.vatican.va/content/francesco/en/audiences/2015/documents/papa-francesco_20150408_udienza-generale.html.

[14] « Apostolic Letter Issued ‘Motu Proprio’ On The Protection Of Minors And Vulnerable Persons (26 March 2019) | Francis ». Vatican.Va, 2021, https://www.vatican.va/content/francesco/en/motu_proprio/documents/papa-francesco-motu-proprio-20190326_latutela-deiminori.html.

[15] « Message For The 103Th World Day Of Migrants And Refugees 2017 (8 September 2016) | Francis ».Vatican.Va, 2021, https://www.vatican.va/content/francesco/en/messages/migration/documents/papa-francesco_20160908_world-migrants-day-2017.html.

[16]« Video Message Of The Holy Father On The Occasion Of The 109Th Meeting Of The International Labour Organization (ILO) (17 June 2021) | Francis ».Vatican.Va, 2021, https://www.vatican.va/content/francesco/en/messages/pont-messages/2021/documents/20210617-videomessaggio-oil.html.

[17]« Institutionalisation And Deinstitutionalisation Of Children ».Thelancet.Com, 2021, https://www.thelancet.com/commissions/deinstitutionalisation.

[18]« COVID-19: Missing More Than A Classroom – 2021 | World Food Programme ».Wfp.Org, 2021, https://www.wfp.org/publications/covid-19-missing-more-classroom-2021.

[19]« COVID-19: A Threat To Progress Against Child Marriage – UNICEF DATA ».UNICEF DATA, 2021, https://data.unicef.org/resources/covid-19-a-threat-to-progress-against-child-marriage/.

[20]« Video Message Of The Holy Father To The People On The Vaccination Campaign Against COVID-19 (18 August 2021) | Francis ».Vatican.Va, 2021, https://www.vatican.va/content/francesco/en/messages/pont-messages/2021/documents/20210818-videomessaggio-vaccinazione.html.

[21]« Changing The Way We Care ».Changing The Way We Care – Help Orphans, 2021, https://www.changingthewaywecare.org/.

[22]Goldman, Philip et al.Discussion Paper On Scaling Up Child Protection: A Framework For The Future. UNICEF, 2021, https://www.unicef.org/media/104781/file/Scaling-up-Child%20Protection-A-Framework-Vol-1-2021.pdf, Accessed 14 Dec 2021.

[23](2017). How to Make ‘Cash Plus’ Work: Linking Cash Transfers to Services and Sectors,Innocenti Working Papersno. 2017-10, https://www.unicef-irc.org/publications/915-how-to-make-cash-plus-work-linking-cash-transfers-to-services-and-sectors.html.