JMJ-2021-Message du Pape aux jeunes

«Lève-toi : car je t’établis témoin des choses que tu as vues !» (cf.Ac26,16)

JMJ-2021-Message du Pape aux jeunes

«Lève-toi : car je t’établis témoin des choses que tu as vues !» (cf.Ac26,16) 

(en anglais ci-dessous)

Chers jeunes!

Je voudrais vous prendre une fois encore par la main afin de poursuivre ensemble le pèlerinage spirituel qui nous conduit vers la Journée Mondiale de la Jeunesse de Lisbonne en 2023.

L’année dernière, peu avant la propagation de la pandémie, j’avais signé le message dont le thème était “Jeune, je te le dis, lève-toi” (cf Lc 7, 14).Dans sa providence, le Seigneur voulait déjà nous préparer pour le défi très dur que nous étions sur le point de vivre.

Dans le monde entier, il a fallu affronter la souffrance de la perte de tant de personnes chères et de l’isolement social. La crise sanitaire a empêché, vous aussi les jeunes – projetés par nature vers l’extérieur –, de sortir pour aller à l’école, à l’université, au travail, de vous rencontrer… Vous vous êtes retrouvés dans des situations difficiles que vous n’aviez pas l’habitude de gérer.Ceux qui étaient moins préparés et sans soutien se sont sentis désorientés.Dans de nombreux cas des problèmes familiaux sont apparus, ainsi que le chômage, la dépression, la solitude et les dépendances.Sans parler du stress accumulé, des tensions et des explosions de colère, de l’augmentation de la violence.

Mais Dieu merci, ceci n’est pas l’unique face de la médaille. Si l’épreuve nous a montré nos fragilités, elle a aussi fait ressortir nos vertus parmi lesquelles la prédisposition à la solidarité. Partout dans le monde nous avons vu de nombreuses personnes, y compris de nombreux jeunes, lutter pour la vie, semer l’espérance, défendre la liberté et la justice, être artisans de paix et bâtisseurs de ponts.

Quand un jeune tombe, c’est, en un certain sens, l’humanité qui tombe.Mais il est aussi vrai que quand un jeune se relève, c’est comme si le monde entier se relevait.Chers jeunes, quel grand potentiel se trouve entre vos mains !Quelle force vous portez dans vos cœurs !

Ainsi, aujourd’hui encore, Dieu dit à chacun de vous: “Lève-toi !”. J’espère de tout mon cœur que ce message puisse nous aider à nous préparer à des temps nouveaux, à une nouvelle page dans l’histoire de l’humanité. Mais il n’est pas possible de recommencer sans vous, chers jeunes. Pour se relever, le monde a besoin de votre force, de votre enthousiasme, de votre passion. C’est en ce sens que je voudrais méditer avec vous sur le passage des Actes des Apôtres dans lequel Jésus dit à Paul “ Lève-toi! Je te rends témoin de ce que tu as vu” (cf. Ac 26, 16).

Paul témoin devant le roi

Le verset dont s’inspire le thème de la Journée Mondiale de la Jeunesse 2021 est tiré du témoignage de Paul devant le roi Agrippa, alors qu’il se trouve en prison. Lui qui jadis était un ennemi et un persécuteur des chrétiens, est maintenant jugé précisément pour sa foi en Christ. Environ vingt-cinq ans plus tard, l’Apôtre raconte son histoire et l’épisode fondamental de sa rencontre avec le Christ.

Paul confesse que, dans le passé, il avait persécuté les chrétiens, jusqu’à ce qu’un jour, alors qu’il allait à Damas pour en arrêter quelques-uns, une lumière “plus resplendissante que le soleil” l’entoura lui et ses compagnons de voyage (cf. Ac 26, 13), mais lui seul entendit “une voix”: Jésus lui adressa la parole et l’appela par son nom.

“Saul, Saul !”

Approfondissons ensemble cet évènement. En l’appelant par son nom, le Seigneur fait comprendre à Saul qu’il le connaît personnellement. C’est comme s’il lui disait: “Je sais qui tu es, je sais ce que tu manigances, mais néanmoins je m’adresse à toi”. Il l’appelle à deux reprises, en signe d’une vocation spéciale et très importante, comme il l’avait fait avec Moïse (cf. Ex 3, 4) et avec Samuel (cf. 1 Sam 3, 10).En tombant à terre, Saul reconnaît être témoin d’une manifestation divine, d’une révélation puissante qui le bouleverse mais ne l’anéantit pas, au contraire, qui l’interpelle par son nom.

En effet, seule une rencontre personnelle, non anonyme avec le Christ change la vie. Jésus montre qu’il connaît bien Saul, “qu’il le connaît de l’intérieur”. Même si Saul est un persécuteur, même si dans son cœur il y a de la haine pour les chrétiens, Jésus sait que cela est dû à l’ignorance et il veut démontrer en lui sa miséricorde. Cette grâce, cet amour immérité et inconditionné, sera précisément la lumière qui transformera radicalement la vie de Saul.

“Qui es-tu, Seigneur ?”

Face à cette présence mystérieuse qui l’appelle par son nom, Saul demande: « Qui es-tu, Seigneur ? » (Ac 26, 15).Cette question est extrêmement importante et dans la vie, tôt ou tard, nous devons tous la poser.Il ne suffit pas d’avoir entendu parler du Christ par d’autres, il est nécessaire de parler personnellement avec lui.Au fond, c’est cela prier.C’est parler directement à Jésus, même si peut-être nous avons le cœur encore en désordre, l’esprit plein de doutes ou même de mépris envers le Christ et les chrétiens. Je souhaite que chaque jeune, du fond de son cœur, parvienne à poser cette question: “Qui es-tu, Seigneur ?”.

Nous ne pouvons pas présumer que tout le monde connaisse Jésus, même à l’ère de l’internet.La question que de nombreuses personnes posent à Jésus et à l’Eglise est précisément celle-ci: “Qui es-tu?”.Dans tout le récit de la vocation de saint Paul, c’est l’unique fois où il parle.Et à sa question, le Seigneur répond tout de suite: « Je suis Jésus que tu persécutes » (ibid.).

“Je suis Jésus que tu persécutes !”

A travers cette réponse, le Seigneur Jésus révèle à Saul un grand mystère: le fait qu’il s’identifie avec l’Eglise, avec les chrétiens.Jusque-là, Saul n’avait rien vu du Christ si ce n’est les fidèles qu’il avait enfermés en prison (cf. Ac 26, 10), dont lui-même avait voté la condamnation à mort (ibid.).Et il avait vu comment les chrétiens répondaient au mal par le bien, à la haine par l’amour, en acceptant les injustices, les violences, les calomnies et les persécutions endurées pour le nom du Christ. Donc, à bien voir, Saul en quelque sorte – sans le savoir – avait rencontré le Christ: il l’avait rencontré dans les chrétiens!

Combien de fois avons-nous entendu dire: “Jésus oui, l’Eglise non”, comme s’ils pouvaient être interchangeables.On ne peut pas connaître Jésus sans connaître l’Eglise.On ne peut connaître Jésus qu’à travers les frères et sœurs de sa communauté.On ne peut pas se dire pleinement chrétiens si l’on ne vit pas la dimension ecclésiale de la foi.

“Il est dur pour toi de résister à l’aiguillon.”

Ce sont les paroles que le Seigneur adresse à Saul après qu’il soit tombé à terre. Mais c’est comme s’il lui parlait mystérieusement depuis longtemps, en essayant de l’attirer à lui, et que Saul résistait. Ce même doux “reproche”, notre Seigneur le fait à chaque jeune qui s’éloigne: “Jusqu’à quand fuiras-tu loin de moi? Pourquoi n’entends-tu pas que je t’appelle ? J’attends ton retour”. Comme le prophète Jérémie, nous disons parfois: «Je ne penserai plus à lui» (Jr 20, 9). Mais dans le cœur de chacun il y a comme un feu ardent: même si nous nous efforçons de le contenir, nous n’y parvenons pas, parce qu’il est plus fort que nous.

Le Seigneur choisit quelqu’un même qui le persécute, complètement hostile à lui et aux siens.Mais il n’existe personne qui soit irrécupérable pour Dieu.A travers la rencontre personnelle avec lui, il est toujours possible de recommencer.Aucun jeune n’est hors de portée de la grâce et de la miséricorde de Dieu.A personne, on ne peut dire: il est trop loin... c’est trop tard... Combien de jeunes bien qu’ayant la passion de s’opposer et d’aller à contre-courant, portent cependant caché dans leur cœur le besoin de s’engager, d’aimer de toutes leurs forces, de s’identifier à une mission ! Jésus, dans le jeune Saul, voit exactement cela.

Reconnaître sa cécité

Nous pouvons imaginer que, avant la rencontre avec le Christ, Saul était en un certain sens “plein de lui-même”, se considérant “grand” par son intégrité morale, par son zèle, par ses origines, par sa culture. Il était certainement convaincu d’être dans le vrai. Mais, quand le Seigneur se révèle à lui, il est “terrassé” et se retrouve aveugle. Tout à coup, il découvre qu’il n’est pas capable de voir non seulement physiquement, mais aussi spirituellement. Ses certitudes vacillent. Dans son âme, il ressent que ce qui l’animait avec tant de passion – le zèle pour éliminer les chrétiens – était complètement faux. Il se rend compte de ne pas être le détenteur absolu de la vérité, d’en être au contraire bien loin. Et, de même que ses certitudes, sa “grandeur” aussi tombe. Soudain, il se découvre perdu, fragile, “petit”.

Cette humilité – conscience de ses propres limites – est fondamentale! Celui qui pense tout savoir de lui-même, des autres et même des vérités religieuses, aura de la peine à rencontrer le Christ. Saul, devenu aveugle, a perdu ses repères. Seul, dans le noir, les seules choses claires pour lui sont la lumière qu’il a vue et la voix qu’il a entendue. Quel paradoxe: c’est précisément quand on reconnaît qu’on est aveugle, qu’on commence à voir.

Après avoir été ébloui sur le chemin de Damas, Saul préférera être appelé Paul, qui signifie “petit”.Il ne s’agit pas d’un surnom ou d’un “nom d’artiste” – aujourd’hui très utilisé même parmi les gens ordinaires: la rencontre avec le Christ l’a fait se sentir vraiment ainsi, en abattant le mur qui l’empêchait de se connaître en vérité.Il affirme de lui-même: «Moi, je suis le plus petit des Apôtres, je ne suis pas digne d’être appelé Apôtre, puisque j’ai persécuté l’Église de Dieu» (1 Co 15, 9).

Sainte Thérèse de Lisieux, comme d’autres saints, aimait à répéter que l’humilité est la vérité. De nos jours, de nombreuses “histoires” assaisonnent nos journées, en particulier sur les réseaux sociaux, souvent construites artificiellement avec beaucoup de décors, caméras, divers fonds d’écran.On cherche toujours plus les lumières de la scène, savamment orientées, pour pouvoir montrer aux “amis” et followers une image de soi qui souvent ne reflète pas notre vérité.Le Christ, lumière de midi, vient nous éclairer et nous rendre notre authenticité, en nous libérant de tout masque.Il nous montre nettement ce que nous sommes, parce qu’il nous aime tels que nous sommes.

Changer de perspective

La conversion de Paul n’est pas un retour en arrière, mais l’ouverture à une perspective totalement nouvelle. En effet, il poursuit le chemin vers Damas, mais il n’est plus celui qu’il était, il est une personne différente (cf. Ac 22, 10). Nous pouvons nous convertir et nous renouveler dans la vie ordinaire, en faisant les choses que nous avions l’habitude de faire, mais avec le cœur transformé et des motivations différentes. Dans ce cas, Jésus demande expressément à Paul d’aller jusqu’à Damas où il se rendait. Paul obéit, mais maintenant la finalité et la perspective de son voyage ont changé radicalement. Dorénavant il verra la réalité avec des yeux nouveaux. Avant ils étaient ceux du persécuteur justicier, désormais ils seront ceux du disciple témoin. A Damas, Ananie le baptise et l’introduit dans la communauté chrétienne. Dans le silence et la prière, Paul approfondira sa propre expérience et la nouvelle identité qui lui a été donnée par le Seigneur Jésus.

Ne pas disperser la force et la passion des jeunes

L’attitude de Paul avant la rencontre avec Jésus ressuscité ne nous est pas si étrangère.Que de force et de passion vivent aussi dans vos cœurs, chers jeunes !Mais si l’obscurité autour de vous et en vous vous empêche de voir correctement, vous risquez de vous perdre dans des combats qui n’ont pas de sens, jusqu’à devenir violents.Et malheureusement vous en serez vous-mêmes les premières victimes, ainsi que ceux qui vous sont proches.Il y a aussi le danger de lutter pour des causes qui, à l’origine, défendent des valeurs justes, mais qui, portées à l’exaspération, deviennent des idéologies destructrices.Combien de jeunes aujourd’hui, peut-être poussés par leurs convictions politiques ou religieuses, finissent par devenir des instruments de violence et de destruction dans la vie de beaucoup! Certains, nés dans l’ère du numérique, trouvent dans l’environnement virtuel et sur les réseaux sociaux le nouveau champ de bataille, faisant recours sans scrupule à l’arme des fake news pour répandre des poisons et démolir leurs adversaires.

Quand le Seigneur fait irruption dans la vie de Paul, il n’annule pas sa personnalité, il n’efface pas son zèle et sa passion, mais il met à profit ses dons pour faire de lui le grand évangélisateur jusqu’aux extrémités de la terre.

Apôtre des nations

Paul sera connu plus tard comme “l’apôtre des nations”: lui, qui a été un pharisien scrupuleux observant de la Loi! Voici un autre paradoxe: le Seigneur place sa confiance précisément en celui qui le persécutait. Comme Paul, chacun de nous peut entendre au fond de son cœur cette voix qui lui dit: “Je te fais confiance. Je connais ton histoire et je la prends dans mes mains, avec toi. Même si tu as souvent été contre moi, je te choisis et je fais de toi mon témoin”. La logique divine peut faire du pire persécuteur un grand témoin.

Le disciple du Christ est appelé à être «lumière du monde» (Mt 5, 14). Paul doit témoigner de ce qu’il a vu, mais maintenant il est aveugle. Nous sommes de nouveau dans un paradoxe! Mais précisément à travers son expérience personnelle, Paul pourra s’identifier à ceux vers qui le Seigneur l’envoie. En effet, il a été établi témoin « pour leur ouvrir les yeux, pour les ramener des ténèbres vers la lumière» (Ac 26, 18).

“Lève-toi et témoigne !”

En embrassant la vie nouvelle qui nous est donnée dans le baptême, nous recevons également une mission du Seigneur: “Tu seras mon témoin !”.C’est une mission à laquelle il faut se consacrer, qui change la vie.

Aujourd’hui, l’invitation du Christ à Paul s’adresse à chacun et à chacune de vous, jeunes: Lève-toi !Tu ne peux pas rester à terre à “t’apitoyer sur ton sort”, il y a une mission qui t’attend !Toi aussi, tu peux être témoin des œuvres que Jésus a commencées à accomplir en toi. C’est pourquoi, au nom du Christ, je te dis :

- Lève-toi et témoigne de ton expérience d’aveugle qui a rencontré la lumière, qui a vu le bien et la beauté de Dieu en lui-même, dans les autres et dans la communion de l’Eglise qui l’emporte sur toute solitude.

- Lève-toi et témoigne de l’amour et du respect qu’il est possible d’instaurer dans les relations humaines, dans la vie familiale, dans le dialogue entre parents et enfants, entre jeunes et personnes âgées.

- Lève-toi et défends la justice sociale, la vérité et la rectitude, les droits humains, les persécutés, les pauvres et les vulnérables, les sans-voix dans la société, les immigrés.

- Lève-toi et témoigne du nouveau regard qui te fait voir la création avec des yeux pleins d’émerveillement, qui te fait reconnaître la Terre comme notre maison commune et qui te donne le courage de défendre l’écologie intégrale.

- Lève-toi et témoigne que les existences qui ont échoué peuvent être reconstruites, que les personnes déjà mortes en esprit peuvent ressusciter, que les personnes esclaves peuvent redevenir libres, que les cœurs oppressés par la tristesse peuvent retrouver l’espérance.

- Lève-toi et témoigne avec joie que le Christ vit! Répands son message d’amour et de salut parmi ceux de ton âge, à l’école, à l’université, au travail, dans le monde numérique, partout.

Le Seigneur, l’Eglise, le Pape, vous font confiance et vous constituent témoins à l’égard de tant d’autres jeunes que vous rencontrez sur les “voies de Damas” de notre temps. N’oubliez pas: «Si quelqu’un a vraiment fait l’expérience de l’amour de Dieu qui le sauve, il n’a pas besoin de beaucoup de temps de préparation pour aller l’annoncer, il ne peut pas attendre d’avoir reçu beaucoup de leçons ou de longues instructions. Tout chrétien est missionnaire dans la mesure où il a rencontré l’amour de Dieu en Jésus Christ» (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 120).

Levez-vous et célébrez la JMJ dans vos Eglises particulières!

Je vous renouvelle à tous, jeunes du monde entier, l’invitation à prendre part à ce pèlerinage spirituel qui nous conduira à célébrer la Journée Mondiale de la Jeunesse à Lisbonne en 2023. Le prochain rendez-vous, cependant, est dans vos Eglises particulières, dans les différents diocèses et éparchies du monde entier où, en la solennité du Christ-Roi, la Journée Mondiale de la Jeunesse 2021 sera célébrée au niveau local.

J’espère que nous pourrons tous vivre ces étapes comme de vrais pèlerins et non comme des “touristes de la foi” ! Ouvrons-nous aux surprises de Dieu, qui veut faire resplendir sa lumière sur notre chemin. Ouvrons-nous à écouter sa voix, également à travers nos frères et nos sœurs.Ainsi nous nous aiderons les uns les autres à nous relever ensemble, et en ce moment historique difficile nous deviendrons prophètes des temps nouveaux, pleins d’espérance !Que la Bienheureuse Vierge Marie intercède pour nous.

Rome, Saint Jean de Latran, 14 septembre 2021, Fête de l’Exaltation de la Sainte Croix.

FRANÇOIS

 

“Stand up. I appoint you as a witness of what you have seen. (cf. Acts26:16)”

Dear young people,

Once again I would like to take you by the hand and walk with you on the spiritual pilgrimage that leads to the 2023 World Youth Day in Lisbon.

Last year’s Message, which I signed shortly before the pandemic broke out, had as its theme: “Young man, I say to you, arise!” (cf. Lk 7:14). In his providence, the Lord was already preparing us for the grave challenge we were about to experience.

Everywhere in the world, we suffered the loss of so many of our dear ones and experienced social isolation. The health emergency was a particular setback for you young people, for your life is naturally directed outwards: to school or university, to work and social gatherings. You found yourselves in difficult situations that you were not used to facing. Those who found it harder, or lacked support, felt disoriented. We saw a rise in family problems, unemployment, depression, loneliness and addictive behaviour, to say nothing of growing stress, tensions, outbursts of anger and increased violence.

Yet, thank God, this was only one side of the coin. The experience showed us our fragility, but it also revealed our virtues, including our inclination to solidarity. All over the world, we saw great numbers of individuals, including many young people, helping to save lives, sowing seeds of hope, upholding freedom and justice, and acting as peacemakers and bridge builders.

Whenever a young person falls, in some sense all humanity falls. Yet it is also true that when a young person rises, it is as if the whole world rises as well. Young people, what great potential you have in your hands! What great strength you have in your hearts!

Today too, God is saying to each one of you: “Arise!” I fervently hope that this Message may help us prepare for new times and a new page in the history of humanity. Yet we cannot begin anew without you, dear young people. If our world is to arise, it needs your strength, your enthusiasm, your passion. I would like, then, to meditate with you on the passage of the Acts of the Apostles where Jesus says to Saint Paul: “Arise! I have appointed you to testify to what you have seen” (cf. Acts 26:16).

Paul’s witness before the king

The verse that has inspired the theme of the 2021 World Youth Day is taken from the testimony of Paul before King Agrippa following his imprisonment. Paul, formerly the enemy and persecutor of Christians, is now on trial precisely for his faith in Christ. Some twenty-five years later, the apostle recounted the story of his fateful encounter with Christ.

Paul states that he persecuted Christians, until one day while travelling to Damascus to arrest some of them, a light “brighter than the sun” shone around him and his companions (cf. Acts 26:13). He alone, however, heard “a voice”: the voice of Jesus who spoke to him, calling him by name.

Saul! Saul!

Let us take a closer look at this event. By calling Saul by name, the Lord made him realize that he knew him personally. It was as if he said: “I know who you are and what you are up to; even so, I am speaking directly to you”. Twice, the Lord calls Paul by name as the sign of an important special vocation; so he had earlier done with Moses (cf. Ex 3:4) and Samuel (cf. 1 Sam 3:10). Falling to the ground, Saul realizes that he is witnessing a theophany, a powerful divine revelation that throws him into confusion, but does not destroy him. Instead, he finds himself called by name.

Only a personal and non-anonymous encounter with Christ changes lives. Jesus shows that he knows Saul very well, “inside out”. Even though Saul is a persecutor, even though his heart is full of hatred for Christians, Jesus realizes that this is due to ignorance. He wants to show in him his mercy. This grace, this unmerited and unconditional love, will be the light that radically transforms Saul’s life.

Who are you, Lord?

Before this mysterious presence calling out his name, Saul asks: “Who are you, Lord?” (Acts 26:15) This question is decisive, and sooner or later all of us have to ask it. It is not enough to hear other people speak about Jesus; we need to speak to him ourselves, personally. Deep down, this is what prayer is all about. Prayer means talking directly with Jesus, even though our heart may still be confused and our mind full of doubts or even contempt for Christ and Christians. I pray that every young person, in the depths of his or her heart, will eventually ask the question: “Who are you, Lord?”

We can no longer assume that everyone knows Jesus, even in the age of the internet. The question that many people are asking of Jesus and his Church is precisely this: “Who are you?” In the entire story of Saint Paul’s calling, this is the only time in which he, Paul, speaks. And the Lord immediately replies: “I am Jesus whom you are persecuting” (ibid.).

“I am Jesus, whom you are persecuting!”

With this answer, Jesus reveals to Saul a great mystery: that he sees himself as one with the Church, with Christians. Up to that point, Saul had seen nothing of Christ, but only the faithful whom he had cast into prison (cf. Acts 26:10) and in whose killing he had consented (ibid.). He had seen how Christians responded to evil with goodness, hatred with love, enduring injustice, violence, calumnies and persecutions for the name of Christ. In some way, without knowing it, Saul had already encountered Christ. He had encountered him in Christians!

How many times have we heard it said “Jesus yes, the Church no!”, as if one could be an alternative to the other. One cannot know Jesus if one does not know the Church. One cannot know Jesus apart from the brothers and sisters in his community. We cannot call ourselves fully Christian unless we experience faith’s ecclesial dimension.

“It hurts you to kick against the goads”

With these words, the Lord speaks to Saul after he had fallen to the ground. Yet for some time he had no doubt been mysteriously repeating those same words to Saul, in an attempt to draw him to himself. Saul, however, had resisted. Our Lord addresses that same gentle “reproach” to every young person who turns away from him: “How long will you flee from me? Why can’t you hear me calling you? I am waiting for you to come back to me”. There are times when we too say, like the prophet Jeremiah: “I will no longer think about him” (cf. Jer 20:9). Yet a fire burns in every person’s heart: even if we try to stifle it, we will not succeed, because it is stronger than we are.

The Lord chose someone who was persecuting him, completely hostile to him and his followers. We see that, in God’s eyes, no one is lost. Thanks to a personal encounter with him, we can always start over again. No young person is ever beyond the reach of God’s grace and mercy. Of no one can we say: He’s too far gone… It’s too late… How many young people passionately rebel and go against the grain, while deep in their hearts they feel a need to be committed, to love with all their heart, to have a mission in life! In the young Saul, Jesus saw exactly that.

Recognizing our blindness

We can imagine that, before his encounter with Christ, Saul was to some extent “full of himself”, thinking he was “great” on the basis of his moral integrity, zeal, background and education. Certainly, he was convinced of being right. Once the Lord reveals himself, Saul “falls to the ground”, blinded. Suddenly, he is unable to see, both physically and spiritually. His certainties are shaken. In his heart, he realizes that his passionate zeal to kill Christians was utterly wrong. He realizes that he does not possess absolute truth, and is indeed far from it. His certainties and his pride dissipate; suddenly he finds himself disoriented, weak and “small”.

Such humility – the awareness of our limitations – is essential! Those who are convinced that they know everything about themselves, other persons and even religious truths, will find it hard to encounter Christ. Saul, once blinded, lost his reference points. Alone in darkness, the only clear things were the light he saw and the voice he heard. How paradoxical! Only when we are blinded, do we start to see!

After his overpowering experience on the road to Damascus, Saul preferred to be called Paul, a name that means “small”. This was not like those nicknames or made-up names so common today. His encounter with Christ changed his life; it made him feel truly small and tore down everything preventing him from truly coming to know himself. As he tells us: “I became the least of the apostles, unfit to be called an apostle, because I persecuted the Church of God” (1 Cor 15:9).

Saint Therese of Lisieux, like so many other saints, loved to say that humility is truth. Nowadays we fill up our time, especially on social media, with any number of “stories”, often carefully constructed with backdrops, web cameras and special effects. More and more, we want to be in the spotlight, perfectly framed, ready to show our “friends” and “followers” an image of ourselves that does not reflect who we really are. Christ, the noonday sun, comes to enlighten us and to restore our authenticity, freeing us from all our masks. He shows us clearly who we are, for that is exactly how he loves us.

Changing perspective

Paul’s conversion did not involve turning back, but being open to a completely new way of seeing things. He continued on his journey to Damascus, but something had changed; now he was a different person (cf. Acts 22:10). Conversion can renew our everyday lives. We continue to do what we did before, but our hearts and motives are now changed. In the case of Paul, Jesus told him to continue on to Damascus, where he had originally been going. Paul obeyed, but the goal and purpose of his journey were radically altered. From this point on, Paul will view things with new eyes, no longer as a persecutor and executioner, but as a disciple and a witness. In Damascus, Ananias will baptize him and present him to the Christian community. In silence and prayer, Paul would deepen his experience and the new identity bestowed on him by the Lord Jesus.

Do not dissipate the strength and passion of youth

Paul’s attitude prior to his encounter with the risen Jesus is not so strange for us. How much strength and passion also well up in your own hearts, dear young people! Yet the darkness around and inside you can prevent you from seeing things rightly. You can risk finding yourselves lost in fighting meaningless and even violent battles. Sadly, the first victims will be yourselves and those closest to you. There is also the danger of fighting for causes that begin by upholding just values, but once carried to extremes, turn into destructive ideologies. How many young people today inspired, perhaps driven, by political or religious convictions, end up becoming instruments of violence and destruction in the lives of many others! Some, moving with ease in the digital world, use virtual reality and social networks as a new battlefield, unscrupulously employing the weapon of fake news to spread venom and to wipe out their adversaries.

When the Lord broke into Paul’s life, he did not suppress his personality or passionate zeal. Instead, he brought those gifts of his to full flower by making him a great herald of the Gospel to the very ends of the earth.

The apostle of the nations

Henceforth, Paul would be called the “apostle of the nations”. Paul, who had been a Pharisee, a scrupulous follower of the Law! Here we see yet another paradox: the Lord putting his trust in the very one who had persecuted him. Like Paul, each of us can hear a voice in our heart saying: “I trust you. I know your story and I lay hold of it, together with you. Even if you have often been against me, I choose you and make you my witness”. God’s ways of thinking can turn the worst persecutor into a great witness.

Christ’s disciples are called to be “the light of the world” (Mt 5:14). Paul must now testify to what he saw, but for the time being he is blind. Another paradox! Yet by virtue of his personal experience, Paul can fully identify with those to whom the Lord will send him. That was why he was made a witness: “to open their eyes, so that they may turn from darkness to light” (Acts 26:18).

“Arise and bear witness!”

When we embrace the new life bestowed on us in baptism, the Lord gives us an important and life-changing mission: “You are to be my witness!”

Today Christ speaks to you the same words that he spoke to Paul: Arise! Do not remain downcast or caught up in yourself: a mission awaits you! You too can testify to what Jesus has begun to accomplish in your lives. In Jesus’ name, I ask you:

- Arise! Testify that you too were blind and encountered the light. You too have seen God’s goodness and beauty in yourself, in others and in the communion of the Church, where all loneliness is overcome.

- Arise! Testify to the love and respect it is possible to instil in human relationships, in the lives of our families, in the dialogue between parents and children, between the young and the elderly.

- Arise! Uphold social justice, truth and integrity, human rights. Protect the persecuted, the poor and the vulnerable, those who have no voice in society, immigrants.

- Arise! Testify to the new way of looking at things that enables you to view creation with eyes brimming with wonder, that makes you see the Earth as our common home, and gives you the courage to promote an integral ecology.

- Arise! Testify that lives of failure can be rebuilt, that persons spiritually dead can rise anew, that those in bondage can once more be free, that hearts overwhelmed by sorrow can rediscover hope.

- Arise! Testify joyfully that Christ is alive! Spread his message of love and salvation among your contemporaries, at school and in the university, at work, in the digital world, everywhere.

The Lord, the Church and the Pope trust you and appoint you to bear witness before all those other young people whom you will encounter on today’s “roads to Damascus”. Never forget that “anyone who has truly experienced God’s saving love does not need much time or lengthy training to go out and proclaim that love. Every Christian is a missionary to the extent that he or she has encountered the love of God in Christ Jesus” (Evangelii Gaudium, 120).

Arise and celebrate WYD in the particular Churches!

Once again, I invite all of you, young people throughout the world, to take part in this spiritual pilgrimage leading to the celebration of the 2023 World Youth Day in Lisbon. The next event, however, will take place in your particular Churches, in the different dioceses and eparchies of the world, where the 2021 World Youth Day will be celebrated locally, on the Solemnity of Christ the King.

I hope that all of us can experience these steps along the way as true pilgrims, and not merely as “religious tourists”! May we be increasingly open to God’s surprises, for he wants to light up our path. May we be more and more open to hearing his voice, also through the voices of our brothers and sisters. In this way, we will help one another to arise together and, at this troubled time in our history, we will become the prophets of a new and hope-filled future! May the Blessed Virgin Mary intercede for all of us.

Rome, Saint John Lateran, 14 September 2021, Feast of the Exaltation of the Holy Cross

Francis

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