LES CRITERES DE DISCERNMENT VOCATIONNEL

Critères de la dimension religieuse - suite

LES CRITERES DE DISCERNMENT VOCATIONNEL

LES CRITERES DE DISCERNMENT VOCATIONNEL AU COURS DE LA FORMATION INITIALE

(suite de la publication du 12/02/2022)

II. criteres de la dimension religieuse

2) Les fruits de l’expérience religieuse/vocationnelle

Le discernement vocationnel se porte ensuite sur l’expérience religieuse à partir de laquelle la personne se sent appelée par Dieu. Dieu se communique et appelle à travers les événements concrets de l’histoire. Chaque appel est lié à un événement concret de l’histoire de la personne, comme l’explique P. Guy Lespinay :

Dieu appelle l’homme à travers les événements de la vie, comme il l’a fait dans le passé avec le peuple d’Israël. C’est par intuition que l’homme apprend lentement à donner un sens à son passé. La foi aide à découvrir le sens de l’existence. Cette intuition, unie à des événements marquants et éclairée par la foi, indique que tel ou tel appel est le sien. La vocation ne prend racine que lorsque cet appel plus ou moins précis répond à un désir[1].

A ce niveau, on peut discerner l’événement qui a déclenché le désir vocationnel : ça pourrait être un livre lu, une personne rencontrée, une maladie, la retraite, moment de prière, événements tragiques de la vie, etc.  Chaque expérience vocationnelle est unique. En analysant l’histoire des vocations, on est frappé par la diversité des contextes ‘‘vocationnels’’ : Abraham, Jacob, Joseph, Moïse, David, les prophètes, Marie de Nazareth, les disciples de Jésus, François d’Assise, Ignace de Loyola, Mère Thérèse de Calcutta, etc. Comment interpréter cette diversité ?

Dieu ne s’y prend jamais de la même façon, mais adopte avec chacun d’eux une pédagogie particulière, dépendance sans doute de leur histoire propre, de leur situation, mais surtout de Sa Sagesse insondable. Il n’y a aucune règle stricte dans la ‘‘méthode d’appel’’ de Dieu, mais l’une ou l’autre de ses manières d’appeler risque de se rapprocher de notre cheminement personnel et peut nous éclairer[2].

A cet égard, on pourrait poser les questions suivantes : Comment ce jeune a-t-il été appelé ? Quelle est son expérience de Dieu ? Son expérience vocationnelle est-elle réaliste ou le fruit d’une simple imagination ? Qui est Dieu pour ce candidat ? L’a-t-il vraiment rencontré dans sa vie ?  Plus l’expérience est concrète, plus il sera facile de comprendre et de guider le jeune dans son cheminement formatif : par exemple, l’expérience d’Abraham, de Moïse, de Thérèse de Calcutta, de Jean Paul II, expérience du JMJ, expérience de la souffrance (François d’Assise, Ignace de Loyola, après un accident, visite en Afrique, la guerre), etc.

La vraie expérience religieuse-vocationnelle comporte les éléments suivants :

(i) élément cognitif (elle permet de connaître Dieu objectivement) ;

(ii) élément affectif (canaliser toutes les énergies vers l’objet d’amour, Dieu) ;

(iii) élément coactif (elle porte la personne à s’engager concrètement) ;

(iv) l’élément transcendantal (Dieu devient l’unique point de référence des valeurs que suit la personne)[3].

 

[1] Guy Lespinay, Être formateur aujourd’hui. La formation à la vie religieuse, Médiaspaul, 2002, p. 28.

[2] Philippe Madre, L’appel de Dieu. Discernement d’une vocation, Editions des Béatitudes, 1991, p. 23.

[3] Cfr. Alessandro Manenti, Vivere gli ideali: Fra paura e desiderio, EDB, 1996, pp. 14-18.